L'inflorescence élémentaire des Poacées est l'épillet.
L'épillet peut être défini comme un petit épi de fleurs très incomplètes. Typiquement la constitution d’un épillet est la suivante:
Chaque fleur, toujours de dimension très réduite, est constituée par:
Grâce à la génétique moléculaire et par comparaison avec l'arabette des dames (Arabidopsis thaliana), on a pu reconstituer avec certitude l'origine des différentes pièces florales :
Néanmoins, la fleur ainsi décrite est bien singulière : elle porte la marque d'une spécialisation poussée notamment due à l'anémogamie.
L’examen comparé de la fleur d’une graminée (Pooideae, la sous famille largement majoritaire en France) et d’un bambou (Bambusoideae sous-famille sœur, mais plus ancestrale) permet de mieux comprendre ce processus d’évolution.
La fleur type des Monocotylédones, le Lis (Lilium) par exemple, est composée de 2 verticilles de 3 tépales, de 2 verticilles de 3 étamines et de 3 carpelles soudés avec un ovaire supère. Cela peut-être résumé par la formule florale :
Examinons la fleur de graminée :
En conclusion, la fleur des Poaceae est la marque d’une évolution poussée à partir du type général des Monocotylédones; elle s’est simplifiée au cours du temps, par adaptation progressive à la pollinisation anémophile.
La formule florale générale des Poaceae peut donc s’écrire :
Chez les Pooideae, les fleurs stériles se retrouvent loin des glumes dans la partie supérieure de l’épillet. Chez les Panicoideae, sous-famille de la digitaire, de la sétaire, du maïs, les fleurs stériles se trouvent très près des glumes.