Les Poacées sont des plantes herbacées, généralement de faible
dimension, souvent en touffes, à tige le plus souvent souterraine,
le rhizome, et à pousses aériennes dressées, les chaumes .
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Cynodon dactylon |
Dactylis glomerata |
Chaque nœud possède un méristème dit intercalaire à sa partie supérieure qui lui confère une remarquable souplesse d’adaptation. Ce méristème assure la montaison des chaumes, précédent l'épiaison et permet également aux tiges versées par la pluie ou piétinées de se redresser.
Initialement tendres et verts lorsqu'ils sont vivants, les chaumes deviennent jaunes en vieillissant, à la suite de la mort des tissus dont les parois cellulaires se sont chargées de lignine. Cette sclérification explique la consistance ligneuse que peuvent prendre certains chaumes, comme ceux des bambous, des cannes de Provence et des roseaux qui demeurent pourtant sans aucun bois. La sclérification communique au chaume solidité et rigidité, et permet l'élévation des appareils reproducteurs au-dessus du sol.
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Les feuilles sont à limbe étroit, linéaire, à nervures parallèles. Elles sont insérées une à une sur deux génératrices diamétralement opposées (alternes et distiques). Elles sont formées chacune d'une gaine, d'un limbe et d'une ligule.
La gaine foliaire prend naissance sur un nœud au niveau duquel elle est généralement épaissie et, fendue longitudinalement (les bords ne se soudent pas l'un à l'autre). Elle entoure le chaume sur une longueur variable, parfois plusieurs entre-nœuds. Les entre-nœuds sont enveloppés par les gaines foliaires, de sorte que chaque feuille s’insère sur un nœud situé beaucoup plus bas que la position du limbe ne le laisse supposer. Le limbe se détache latéralement de la gaine foliaire sans présenter de pétiole; il est rubané, simple, entier, à bords et nervures parallèles, parfois plié longitudinalement vers sa face ventrale et selon son plan de symétrie, plus rarement enroulé ventralement. Chez les bambous, un faux pétiole (pseudopétiole) s'individualise.
Les plantes contiennent généralement beaucoup de silice dans leur paroi cellulaire, en particulier dans les cellules épidermiques.
À la jonction du faux limbe rubané et de la gaine, se différencie une ligule, petite expansion membraneuse dont l'aspect est caractéristique de l'espèce (et généralement du genre). Elle se présente le plus souvent comme une petite membrane dressée verte ou blanche, parfois une frange de poils.
Des appendices supplémentaires peuvent être présents dans cette zone de jonction de la gaine avec le limbe :
Chaque talle possède son propre enracinement.
Le tallage est la pratique agricole ou horticole qui consiste à coucher les tiges principales des Poacées sur le sol afin d’augmenter le nombre de pousses.
Le diamètre du chaume à la base peut n’être que de 5 mm pour une longueur allant jusqu’à 1,5 m soit un rapport de 1/300 pour une graminée. Ce rapport est de 1/100 pour un bambou et de 1/40 environ pour un chêne. |
Les feuilles sont toujours simples et à nervation parallèle. Le limbe n'est jamais divisé en plusieurs folioles indépendantes. Les feuilles palmées ou pennées des palmiers semblent contredire ce fait ; en fait, leurs divisions ne sont que des déchirures du limbe. Les feuilles de monocotylédones n'ont, en réalité, pas de véritable limbe, et sont réduites à la base foliaire et au pétiole : il en résulte une nervation parallèle. Par surévolution, limbe et stipules ont disparus. Par compensation, le pétiole s'aplatit en un faux limbe à nervures parallèles, tandis que la base foliaire devient très importante et constitue généralement une gaine enveloppant soit la tige, soit les feuilles les plus jeunes. Cette interprétation morphologique est confirmée par la physiologie, le limbe et le pétiole ont besoin pour croître de substances de croissance différentes (adénine pour le limbe, auxine pour le pétiole). Les feuilles de monocotyledones ne réagissent qu'à l'auxine. |