Tige et feuilles des poacées (graminées)



Les Poacées sont des plantes herbacées, généralement de faible dimension, souvent en touffes, à tige le plus souvent souterraine, le rhizome, et à pousses aériennes dressées, les chaumes .

Le rhizome

Le rhizome est une tige généralement souterraine, plus ou moins horizontale, qui ressemble à une racine et porte des feuilles réduites à des écailles ainsi que des bourgeons et des racines adventives.

  • Poacées vivaces : elles présentent une souche ou un rhizome qui, souvent, se ramifie et, chaque année, donne naissance à de nouvelles pousses aériennes. Ce rhizome plein, est tantôt long, traçant, horizontal (chiendent rampant, roseau...) et à nœuds renflés, tantôt court et épais (dactyle aggloméré).

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    Cynodon dactylon
    Dactylis glomerata
     


  • poacées annuelles : elles sont pourvues de nombreuses racines fasciculées et les nœuds sont extrèmement ramassés.
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    Le chaume

    La pousse aérienne porte le nom de chaume; elle est creuse et cylindrique; sa cavité est interrompue régulièrement, au niveau des nœuds, par des diaphragmes. La tige présente cependant à l'état jeune, une moelle formée d'un tissu lâche qui se résorbe à l’âge adulte, rendant les entrenœuds creux. Dans quelques genres, cette moelle persiste et s'accroît en même temps que la tige s'agrandit. Par exemple les chaumes de maïs et de canne à sucre sont à entrenœuds pleins, la moelle accumulant les réserves utilisées lors de la floraison (le saccharose chez la canne sucre).

    Entrenoeuds

    Chaque nœud possède un méristème dit intercalaire à sa partie supérieure qui lui confère une remarquable souplesse d’adaptation. Ce méristème assure la montaison des chaumes, précédent l'épiaison et permet également aux tiges versées par la pluie ou piétinées de se redresser.

    Initialement tendres et verts lorsqu'ils sont vivants, les chaumes deviennent jaunes en vieillissant, à la suite de la mort des tissus dont les parois cellulaires se sont chargées de lignine. Cette sclérification explique la consistance ligneuse que peuvent prendre certains chaumes, comme ceux des bambous, des cannes de Provence et des roseaux qui demeurent pourtant sans aucun bois. La sclérification communique au chaume solidité et rigidité, et permet l'élévation des appareils reproducteurs au-dessus du sol.



    Orge des rats
    (Hordeum murinum)

    coupe transversale de la tige



     

    Les feuilles

    Les feuilles sont à limbe étroit, linéaire, à nervures parallèles. Elles sont insérées une à une sur deux génératrices diamétralement opposées (alternes et distiques). Elles sont formées chacune d'une gaine, d'un limbe et d'une ligule.

    La gaine foliaire prend naissance sur un nœud au niveau duquel elle est généralement épaissie et, fendue longitudinalement (les bords ne se soudent pas l'un à l'autre). Elle entoure le chaume sur une longueur variable, parfois plusieurs entre-nœuds. Les entre-nœuds sont enveloppés par les gaines foliaires, de sorte que chaque feuille s’insère sur un nœud situé beaucoup plus bas que la position du limbe ne le laisse supposer. Le limbe se détache latéralement de la gaine foliaire sans présenter de pétiole; il est rubané, simple, entier, à bords et nervures parallèles, parfois plié longitudinalement vers sa face ventrale et selon son plan de symétrie, plus rarement enroulé ventralement. Chez les bambous, un faux pétiole (pseudopétiole) s'individualise.
    Les plantes contiennent généralement beaucoup de silice dans leur paroi cellulaire, en particulier dans les cellules épidermiques.

    À la jonction du faux limbe rubané et de la gaine, se différencie une ligule, petite expansion membraneuse dont l'aspect est caractéristique de l'espèce (et généralement du genre). Elle se présente le plus souvent comme une petite membrane dressée verte ou blanche, parfois une frange de poils.

    Ligules

    Des appendices supplémentaires peuvent être présents dans cette zone de jonction de la gaine avec le limbe :

  • deux petits lobes latéraux en forme d’oreille appelés oreillettes.
  • un appendice prolongeant la gaine foliaire à l’opposé de la ligule dénommée anti-ligule.


  • Photos de ligules et oreillettes

    Fonction de la ligule : Selon l’hypothèse la plus fréquente, la ligule protège l’entrée de la gaine et empêche l’eau, la poussière, les insectes et les spores nuisibles de pénétrer dans la partie tendre de la gaine et du chaume en croissance. Une autre hypothèse suggère que la ligule possède un rôle physiologique additionnel, notamment dans la sécrétion de produits extracellulaires qui pourraient agir comme lubrifiant afin de favoriser l’extraction de la feuille ou du chaume.

     

    Talles et tallage

    Les talles sont des tiges secondaires, munies de leurs propres racines, qui naissent et se développent à la base de la tige principale à partir de bourgeons adventifs.
    Cela permet à la plante de produire de multiples tiges à partir de la plantule initiale, assurant ainsi la formation de touffes denses, et de repousser après avoir été broutées (ou tondues).

    Talles

  • A gauche, les talles sont à l'état de bourgeons à la base de l'axe 1. La graine est encore visible.
  • Au centre on voit apparaitre les talles correspondants aux axes 2. La graine est toujours visible.
  • A droite, on voit apparaitre les talles correspondants aux axes 3. L'axe 1 s'allonge; la graine a disparu.
  • Chaque talle possède son propre enracinement.

    Le tallage est la pratique agricole ou horticole qui consiste à coucher les tiges principales des Poacées sur le sol afin d’augmenter le nombre de pousses.

     

     

    Chaume poacée
    Chaume de poacée

     

    Le diamètre du chaume à la base peut n’être que de 5 mm pour une longueur allant jusqu’à 1,5 m soit un rapport de 1/300 pour une graminée. Ce rapport est de 1/100 pour un bambou et de 1/40 environ pour un chêne.

     








    Origine de la feuille
    des monocotylédones


    Nervation
     

    Les feuilles sont toujours simples et à nervation parallèle. Le limbe n'est jamais divisé en plusieurs folioles indépendantes. Les feuilles palmées ou pennées des palmiers semblent contredire ce fait ; en fait, leurs divisions ne sont que des déchirures du limbe. Les feuilles de monocotylédones n'ont, en réalité, pas de véritable limbe, et sont réduites à la base foliaire et au pétiole : il en résulte une nervation parallèle. Par surévolution, limbe et stipules ont disparus. Par compensation, le pétiole s'aplatit en un faux limbe à nervures parallèles, tandis que la base foliaire devient très importante et constitue généralement une gaine enveloppant soit la tige, soit les feuilles les plus jeunes.

    Cette interprétation morphologique est confirmée par la physiologie, le limbe et le pétiole ont besoin pour croître de substances de croissance différentes (adénine pour le limbe, auxine pour le pétiole). Les feuilles de monocotyledones ne réagissent qu'à l'auxine.