Stratégies de photosynthèse


Le mécanisme de photosynthèse en C3 correspond au mécanisme « de base » de 95 % des plantes vertes.

Dans les prairies des régions subtropicales à tropicales (10 – 30° de latitude), marquées par une forte insolation et une saison des pluies chaude (25 – 30°C en moyenne annuelle, mousson), certaines plantes, notamment des végétaux herbacés ont développé des alternatives aux limitations imposées par le milieu, afin de préserver une certaine activité photosynthétique. Ce mécanisme de photosynthèses particulier, est appelé photosynthèse en C4.

 

La photosynthèse en C4

Ce mécanisme, découvert en 1966, concerne 41% des poacées, et particulièrement les graminées tropicales (maïs, mil, sorgho, canne à sucre …). Il diffère du mécanisme en C3, par le mode de fixation du dioxyde de carbone au cours de la photosynthèse et l'efficacité de cette étape. Il permet à ces plantes d'assimiler la totalité du CO₂ de l'atmosphère interne du végétal et ainsi d'avoir un rendement photosynthétique très supérieur à celui des plantes en C3. Ce mécanisme fonctionne d'autant mieux que la lumière est plus vive et la température plus voisine de 40-50 °C. La photorespiration y est également extrêmement faible.
  Image - Photosynthèse
Savane


Ces deux adaptation, C4 et CAM (voir ci-contre), sont apparues chez de nombreux groupes de plantes, vraisemblablement et principalement comme adaptation au stress hydrique ou à une réduction de disponibilité de CO₂ pendant la journée; l'amélioration du rendement photosynthétique apparaît être, dans les deux cas, un sous-produit, et non le facteur de pression évolutive.


Pourquoi les plantes en C4 n’ont pas supplanté les plantes en C3 ?

Les plantes en C4 et les plantes CAM possèdent des alternatives ingénieuses afin d’augmenter leur activité photosynthétique. Elles sont ainsi favorisées dans les milieux de vies contraignants (climat chaud et sec, sols à potentiel hydrique bas, …). Par exemple, les végétaux en C3 ont besoin de 400 g d'eau pour assimiler 1 g de carbone, les végétaux en C4 peuvent se contenter de 250 g et les végétaux CAM 50 g. On peut alors se demander pourquoi les plantes en C4 et CAM n’ont pas supplanté les plantes en C3 durant l’évolution.


Feuille en C3 et C4

Pour répondre à cette question il faut prendre en compte les propriétés de la photosynthèse face à des variations de température. Une augmentation de température affecte de manière importante les plantes en C3, mais pas les plantes en C4 et les plantes CAM qui sont quasiment insensibles à une telle influence. A des températures supérieures à 30°C ce sont donc les plantes en C4 et les plantes CAM qui sont favorisées.
En revanche, lors d’une diminution de température, en dessous de 25°C, les plantes en C3 ont un rendement plus élevé que les plantes en C4. Les plantes en C4 sont donc avantagées dans les milieux tropicaux ouverts à rayonnement solaire élevé, tandis que les plantes en C3 sont parfaitement adaptées aux climats tempérés et plus froids.

 

 

 

 
LA PHOTOSYNTHESE CAM


Un autre mode de photosynthèse existe :
la photosynthèse CAM

Les plantes CAM vivent en milieu aride et correspondent à des plantes grasses. L'ananas est une plante CAM également.

Des familles de plantes différentes ont formé par convergence évolutive des espèces à la morphologie semblable : euphorbiacées d’Afrique ressemblant beaucoup aux cactacées américaines en forme de cierge.

 
cactus
 

Cactus
Carnegia gigantea (Mexique)

 

Euphorbe

 
Euphorbe
Euphorbia virosa (Namibie)

La convergence évolutive est interprétée comme le résultat d’une évolution vers une même réponse, au sein de deux familles soumises à un même problème adaptatif, qu’il s’agisse d’une pression de sélection naturelle ou sexuelle.

 


Comparaison des trois mécanismes de photosynthèse
C3, C4 et CAM pour les angiospermes

Tableau comparaison photosynthèse

d'après S Meyer (2008)